Spécificités des AMAP

Quelle est la spécificité des AMAP par rapport à d’autres formules de « panier bio » que vous pouvez retrouver un peu partout? Les AMAP créent un lien direct et des engagements réciproques entre adhérent et le paysan, détaillés dans les contrats :

1. Pré-financement de la production : nous achetons par avance une part de récolte qui nous est livrée chaque semaine. Son prix est fixé par l’association et le paysan en fonction des coûts de production de la ferme et non pas selon les prix du marché. L’achat à l’avance garantit un revenu décent au paysan et permet l’autonomie des fermes.

2. Solidarité vis à vis les aléas naturels climatique et biologique. L’agriculteur fixe le contenu des parts de récolte en fonction de l’avancée des cultures. La quantité de légumes peut varier un peu : si la saison est bonne, il y en a pléthore, parfois il y en a moins. En cas de situation exceptionnelle, une réunion entre les adhérents et l’agriculteur est organisée pour envisager les meilleures solutions.

Il n’y a pas d’exigence de calibrage ni de normes esthétiques: bienvenue à tous les légumes !

3. Implication dans la gestion du groupe : les adhérents assurent, à tour de rôle, l’organisation des distributions. Ils participent à la vie de l’association, en intégrant l’un des cercles de l’AMAP ( accueil, relation avec les producteurs, communication …) Au moins une fois par an, une réunion de bilan est effectuée pour définir les améliorations à apporter à l’association.

Pré-financer et distribuer des légumes

Pré-financer et distribuer des légumes en AMAP

Les adhérents de l’AMAP préfinancent leur commande maraîchère pour une période définie. Le producteur s’engage à livrer cette commande selon le calendrier fixé, ainsi que la quantité et la qualité de produits commandés. Nous ne parlons donc pas de panier, mais de part de récolte.

Par exemple, pour un contrat maraîcher, les adhérents de l’AMAP s’engagent, par un contrat à 20141006_140657l’année, à prendre chaque semaine au producteur une part ou une demi-part de récolte. Les chèques de règlement sont faits au moment de la signature du contrat au nom du maraîcher, en début de saison (octobre-novembre). Ils sont remis au référent maraîcher qui les transmettra au fil de l’année au producteur.

Les légumes de saison, récoltés au fur et à mesure de leur maturité, sont livrés par le maraîcher.

En cas d’absence, l’adhérent peut faire prendre sa part de récolte par quelqu’un d’autre, un voisin, un parent, un ami , un collègue… il fera connaître ainsi le système des AMAP.

A tour de rôle, trois ou quatre adhérents sont responsables de la distribution de la semaine. Ils installent les tables, les balances, les cuvettes de pesée et les légumes, indiquent sur le tableau la composition de la part de la semaine. Cette équipe est chargée d’accueillir les autres adhérents : faire signer la liste de retrait des parts, diffusion des nouvelles du groupe et de la ferme.

Le maraîcher assiste à la distribution et répond aux questions des adhérents sur l’avancée des semis et des cultures, sur la prochaine visite de la ferme, etc.

Pour les autres contrats (comme le pain ou les oeufs) chaque référent « produit » établit un contrat-type avec le paysan, fixe le calendrier et le rythme des livraisons. Le référent fait découvrir aux amapiens les produits proposés. Les adhérents qui le désirent peuvent alors établir un contrat pour une saison avec le paysan, et remettre au référent contrats et chèques signés.

La charte des AMAP

Ci-dessous, retrouvez le texte de la charte des AMAP, rédigée en mars 2014.

Lancé en juin 2012, le chantier participatif de réécriture de la charte des AMAP a permis de redéfinir les enjeux, valeurs, principes et règles et à faire de l’AMAP une alternative concrète pour soutenir une agriculture vivante sur les territoires. Plusieurs centaines d’AMAP, paysans et amapiens, y ont contribué. Le texte a été adopté à l’unanimité par l’assemblée générale du MIRAMAP, le samedi 15 Mars 2014 à Ribécourt en Picardie.

PRÉAMBULE

Les AMAP*, ou Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne, sont nées, en 2001 en France, d’une prise de conscience citoyenne face à la situation de crise importante dans les domaines de l’agriculture et de l’alimentation.

Insécurité et gaspillage alimentaires, impératifs écologiques, déperdition des agricultures paysannes au profit d’agricultures productivistes, forte pression foncière sur les terres agricoles, hégémonie de la grande distribution et inégalité alimentaire ici et ailleurs : autant d’enjeux qui ont mobilisé des citoyen-ne-s pour construire et expérimenter un autre modèle agricole, économique et alimentaire, inspiré de la charte de l’Agriculture Paysanne et des mouvements de l’agriculture biologique.

Résolument basées sur une conception de partage, les AMAP visent à une transformation sociale et écologique de l’agriculture et de notre rapport à l’alimentation en générant de nouvelles solidarités. Elles sont des alternatives concrètes qui émergent de la société civile.

Elles ont pour objectifs :

  • de maintenir et de développer une agriculture locale, économiquement viable, socialement équitable et écologiquement soutenable, à faible impact environnemental, créatrice d’activité économique et d’emploi, de lien social et de dynamique territoriale,
  •  de promouvoir un rapport responsable et citoyen à l’alimentation,
  • de faire vivre une économie sociale et solidaire, équitable et de proximité,
  • de contribuer à une souveraineté alimentaire favorisant celle des paysan-ne-s 

Concernant les terminologies :

• est appelé « AMAP », le collectif formé de l’ensemble des amapien-ne-s et paysan-ne-s engagé-e-s dans un partenariat solidaire, local, contractualisé, sans intermédiaire commercial, avec un esprit de pérennité.

• est appelé « amapien-ne », une personne physique bénévole signataire d’un ou plusieurs contrats d’AMAP en cours de validité avec un ou des paysan-ne-s. Le groupe d’amapien- ne-s, dans une démarche non lucrative, se constitue en association (déclarée ou pas).

• est appelé « paysan-ne en AMAP », un-e paysan-ne signataire de plusieurs contrats d’AMAP en cours de validité avec des amapien-ne-s.

Au sein d’une AMAP, amapien-ne-s et paysan-ne-s construisent ensemble un autre rapport à l’agriculture et à l’alimentation ; en ce sens ils sont coproducteurs.
Ils s’engagent mutuellement à respecter les principes de la charte des AMAP.

La présente charte est le document fondateur et fédérateur de toutes les AMAP en France. Elle remplace la première charte élaborée en mai 2003. Elle n’a pas pour objet de servir de règlement intérieur aux AMAP. Il incombe à chacune d’entre elles de définir de façon autonome son mode de fonctionnement, dans le respect des principes de cette charte.

*« AMAP » est un terme déposé à l’INPI

AMAPIEN-NE-S ET PAYSAN-NE-S EN AMAP RESPECTENT ET FONT VIVRE CINQ PRINCIPES FONDAMENTAUX

PRINCIPE 1

UNE DÉMARCHE D’AGRICULTURE PAYSANNE

Une AMAP inscrit sa démarche de coproduction dans le respect des principes de l’agriculture paysanne locale. En particulier, elle :

  • soutient le maintien, la pérennisation et l’installation,
  • favorise l’autonomie dans le fonctionnement des fermes,
  • s’inscrit dans une dynamique de territoire et de solidarité,
  • accompagne la viabilité économique des fermes partenaires,
  • est attentive aux conditions sociales de l’activité agricole.

PRINCIPE 2

UNE PRATIQUE AGRO-ÉCOLOGIQUE

Une AMAP soutient une agriculture respectueuse des hommes, de l’environnement et de l’animal, en référence aux fondamentaux de l’agriculture biologique.
En particulier, elle s’engage dans une activité agricole :

  • durable, diversifiée et adaptée au territoire, en rupture avec l’agro-chimie (sans engrais ni pesticides chimiques de synthèse,…) et toute entreprise d’appropriation mercantile du vivant (sans OGM, …),
  • favorisant la biodiversité végétale et animale,
  • contribuant au maintien et au développement des semences paysannes.

PRINCIPE 3

UNE ALIMENTATION DE QUALITÉ ET ACCESSIBLE

Une AMAP coproduit une alimentation de bonne qualité gustative, sanitaire et environnementale.
Elle cherche à rendre cohérent son soutien à l’agriculture avec la dynamique d’un territoire et les besoins d’une population.
C’est pourquoi chaque AMAP cherche à élargir l’accessibilité d’une telle alimentation à toutes et à tous.

PRINCIPE 4

UNE PARTICIPATION ACTIVE DANS UNE DÉMARCHE D’ÉDUCATION POPULAIRE

Une AMAP vise à créer les conditions de la participation et de l’appropriation citoyenne des enjeux agricoles et alimentaires, notamment par le débat, les apprentissages et le partage des savoirs. Elle :

  • s’organise sur la base d’une implication de l’ensemble de ses membres,
  • veille à sa pérennisation et à la circulation de l’information,
  • cherche à créer une relation de qualité entre paysan-ne-s et amapien-ne-s dans un cadre convivial favorisant le dialogue, le lien social, la confiance et la coresponsabilité.

PRINCIPE 5

UNE RELATION SOLIDAIRE CONTRACTUALISÉE SANS INTERMÉDIAIRE

Amapien-ne-s et paysan-ne-s en AMAP s’engagent mutuellement sans intermédiaire à partager la production pour une période donnée, par le biais de contrats solidaires (la durée de la période de contrat est liée aux cycles de l’activité de la ferme et dépend de chaque famille d’aliments contractualisée).

Ce partenariat favorise la transparence entre amapien-ne-s et paysan-ne-s. Pour chaque famille d’aliments, le contrat :

  • stipule les engagements réciproques des deux parties tels que définis dans la charte,
  • établit un prix juste et rémunérateur prenant en compte la viabilité économique de la ferme et les conditions sociales de celles et ceux qui y travaillent.

TROIS ENGAGEMENTS TRADUISENT CES PRINCIPES

UN ENGAGEMENT ÉCONOMIQUE

  1. Pour les paysan-ne-s en AMAP :
  • livrer à périodicité préétablie des aliments de saison, frais ou transformés, diversifiés et issus de leur ferme. Les produits transformés feront l’objet de mentions spécifiques (processus de fabrication transparent et tracé, …) incluses dans le contrat,
  • mettre en œuvre les moyens nécessaires visant à assurer la livraison régulière des parts de production définies par contrat,
  • déterminer en toute transparence avec les amapien-ne-s un prix forfaitaire stable, garanti et équitable sur la durée du contrat.Une solidarité entre paysan-ne-s peut permettre l’échange occasionnel d’aliments de même nature en toute transparence et avec l’accord explicite des amapien-ne2. Pour les amapien-ne-s :
  • contractualiser et prépayer la production sur la période du contrat à un prix équitable, en s’interdisant l’échange marchand sur les lieux de livraison,
  • prendre en compte équitablement avec les paysan-ne-s les fluctuations et aléas inhérents à leur activité.

UN ENGAGEMENT ÉTHIQUE

1- Pour les paysan-ne-s en AMAP :

  • mener leur activité et la faire évoluer dans le respect des principes de la charte des AMAP, en coopération avec les amapien-ne-s
  • être transparent-e-s sur les pratiques de culture, d’élevage et de transformation.2 Pour les amapien-ne-s :
  • assurer la pérennisation de l’AMAP,
  • faire évoluer leurs pratiques dans le respect des principes de la charte.

UN ENGAGEMENT SOCIAL

1- Pour les paysan-ne-s en AMAP :

  • être présent-e-s sur le lieu de livraison (ou occasionnellement représenté-e-s),
  • créer et entretenir des liens avec les amapien-ne-s,
  • sensibiliser les amapien-ne-s à leur métier et à la vie de la ferme,
  • participer à l’organisation de visites de ferme et d’ateliers pédagogiques,
  • s’impliquer dans la vie du mouvement des AMAP et de ses partenaires.2- Pour les amapien-ne-s :
  • s’impliquer dans la vie de l’AMAP (livraison, communication, animation, relation paysan-ne-s, continuité des partenariats, réseau,…),
  • respecter les modes de fonctionnement de l’AMAP,
  • participer aux visites de ferme et à leur organisation,
  • participer à des activités pédagogiques et de soutien aux paysan-ne-s,
  • être partie prenante de la vie du mouvement des AMAP et de ses partenaires.

UN MOUVEMENT VIVANT EN ÉVOLUTION CONSTANTE

UNE AMÉLIORATION CONTINUE DES PRATIQUES

Pour faire vivre les principes et engagements de la charte des AMAP, celle-ci doit être accompagnée d’actions visant à analyser et faire progresser collectivement les pratiques.

En ce sens, l’évaluation participative permet une démarche d’évolution partagée entre amapien-ne-s et paysan-ne-s en AMAP. Pour la réaliser, les AMAP définissent les moyens à mettre en œuvre avec l’appui des réseaux et associations partenaires.

UNE DYNAMIQUE DE TERRITOIRE ET DE RÉSEAU

Par ailleurs, parce que l’AMAP est plus qu’un « panier », elle s’inscrit dans une dynamique de territoire et contribue à créer une économie de proximité, solidaire et équitable.

Elle s’implique dans la vie du mouvement des AMAP pour la pérennisation, l’essaimage et la visibilité des AMAP ; elle participe ainsi à la création de nouvelles fermes fonctionnant en AMAP.

Le mouvement des AMAP invite à la dissémination positive de « l’esprit AMAP » dans tous les secteurs de l’économie sociale et solidaire ; il encourage la création d’autres partenariats locaux (artisanat, finance, culture, etc.).

La démarche d’expérimentation et de créativité reste au cœur de la charte pour inscrire les AMAP dans un mouvement citoyen, vivant et transformateur.

La présente charte doit être signée par chaque amapien-ne et paysan-ne en AMAP.

Plus d’infos sur la Charte : http://miramap.org/LA-CHARTE-DES-AMAP-2014.html

Communiqués de nos partenaires autour de l’agriculture, de l’écologie

19/04/18 – Évaluation des pesticides : un nouveau rapport montre comment l’industrie édicte ses propres règles :

https://www.generations-futures.fr/actualites/evaluation-pesticides-rapport/

Pour une agriculture paysanne et citoyenne

Le réseau AMAP Ile-de-France, pour favoriser l’appropriation des enjeux agricoles et alimentaires par tous les amapien·ne·s organise avec Terre de liens des formations gratuites pour tous les adhérents. Voici le résumé de l’une d’elles.

Agriculture conventionnelle, biologique, paysanne, comment s’y retrouver ?

par Jacques Caplat, agronome

L’agriculture conventionnelle

L’agriculture conventionnelle est un modèle, actuellement dominant, qui fait «convention ». Il est né dans les plaines du Moyen-Orient il y a 4000 ans et s’est adapté dans les vastes plaines d’Europe et d’Amérique du nord, au climat tempéré assez régulier. Il se caractérise par une  » culture pure  »  ( sans association ) de variétés standardisées dans un grand espace qui se prête assez bien à la culture intensive des céréales et à la mécanisation. C’est après la Seconde Guerre Mondiale qu’une super-structure agro-industrio-chimique, voulue par les industriels et les gouvernements pour nourrir l’Europe dévastée, s’est mise en place en Europe : les variétés sont sélectionnées en laboratoire sur le critère de leur rendement ( et non des autres critères : qualité, adaptation au climat, besoin en eau, résistance aux maladies …) et inscrites dans un catalogue officiel garantissant les qualités vantées … et les profits des semenciers industriels. Ces variétés ne sont rentables que plantées dans des sols qui ressemblent à ceux des laboratoires : il faut donc adapter le sol aux plantes avec des engrais spécifiques, arroser abondamment et comme les plantes sont fragiles, il faut les protéger avec des pesticides contre les insectes, les micro-champignons et les bactéries qui se trouvent naturellement dans les champs et les bois.

Et les humains dans tout ça ? Les paysans sont devenus des « exploitants agricoles » des sous-traitants de l’industrie agro-alimentaire, premières victimes, parfois consentantes de ce système. Ils sont dépendants d’un système bancaire qui les pousse à s’endetter et des subventions européennes, soumis aux aléas des spéculations mondiales sur les produits agricoles, enfermés dans un mode de production qu’on leur présente comme  » sans alternative », souvent victimes des pesticides qu’ils utilisent. Les consommateurs ont des choix alimentaires limités par les grandes multinationales agro-alimentaires et la grande distribution, ils subissent la pollution de l’air et des eaux, payent les « réparations » ( dénitrification des eaux souterraines, soins des malades…).

Les limites de l’agriculture conventionnelle sont passées sous silence: elle est en échec dans ses applications dans les milieux instables, non tempérés, aux sols fragiles, donc dans les trois quarts de la planète; elle est responsable de 11 à 15% du total des émissions des gaz à effet de serre produits dans le monde (de 44 % à 57% pour le système alimentaire industriel); elle est responsable de la destruction des sols et de la perte d’autonomie du monde paysan menant aux tragédies que l’on connait (suicide des paysans en Inde, en Europe…)

Ce modèle agricole conventionnel est désormais dans l’impasse, il est obsolète et dangereux pour les équilibres humains et écologiques. Le contexte a changé avec le réchauffement climatique, les modifications sociales, économiques et scientifiques de ces dernières décennies. Les crises sanitaires se multiplient.

Il est temps de changer d’agriculture !

L’agriculture biologique

 

L’agriculture biologique a des pères fondateurs qui ont posé les bases d’un mouvement et mené des expérimentations locales: Steiner (1924), Pfeiffer (1938), Howard, Hans et Maria Müller, Fufuoka, Mollison et Homgren … Vers 1972, des paysans et des usagers se regroupent et rédigent le premier cahier des charges qui aboutira à la création en France de la Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique (FNAB). Plusieurs marques et labels plus ou moins exigeants apparaissent. En 2007, une charte et un logo européen sont créés, moins précis, par exemple, que le label Demeter de l’agriculture biodynamique, le plus exigeant.

La démarche systémique de l’agriculture biologique est moderne, savante et diversifiée. Il s’agit de constituer un « organisme agricole » reliant l’écosystème (sol, arbres, murets, mares, haies …) à l’agrosystème (plantes et animaux mis en place par le paysan) et à la société humaine alentour.

Quelques principes de base :

  • le sol est un milieu vivant dont il faut prendre soin, il vaut mieux travailler avec lui que contre lui (compost, labour de surface, vie bactérienne…). Le renouvellement de la fertilité du sol par l’apport d’azote, de phosphore et de potassium est effectué par les plantes
  • la photosynthèse permet aux plantes de grandir, il faut donc l’optimiser en ne laissant aucune surface de sol nu entre les rangs plantés
  • les cultures associées sont la clé du rendement ainsi que la complémentarité culture-élevage
  • la protection sanitaire mutuelle des cultures et le respect des animaux auxiliaires, la valorisation des arbres
  • une gestion responsable des ressources non renouvelables : un sol vivant abrite une mycorhize, véritable réseau qui pompe l’eau profonde et absorbe les minéraux de la roche-mère et les font remonter
  • l’utilisation de semences paysannes et des variétés adaptées au milieu et évolutives. De plus, elle valorise la main-d’œuvre et reconnait les savoirs paysans, permet de renouer les liens avec la société et rend aux paysans la maitrise de l’économie agricole.

L’agriculture biologique est-elle performante pour nourrir l’humanité ?

OUI. Croire  que seule l’agriculture conventionnelle peut nourrir la planète est un mythe dangereux basé sur des erreurs agronomiques, des idées reçues, une inertie économique favorable aux multinationales … et les intérêts financiers de certains (que dire quand les présidents de la FNSEA, principal syndicat agricole, sont aussi présidents du conseil d’administration du groupe agro-chimico-industriel international AVRIL !!!)
Des agronomes et de nombreuses études ont démontré que l’agriculture biologique peut nourrir sans difficulté 9 à 12 milliards d’humains sans qu’il soit nécessaire de défricher un seul hectare supplémentaire. Une autre agriculture est possible et souhaitable.

 

Tout n’est pas parfait dans l’agriculture biologique.
Le bio intensif en monoculture, le bio qui vient de loin voire du bout de la planète, le bio qui pousse sous serre chauffée, le pseudo bio hors-sol ou sur substrat, les produits récoltés avant leur maturité ne respectent pas les bases agronomiques de l’agriculture biologique et/ou ne sont pas écologiques (coût écologique du transport et de l’énergie dépensée).
Et l’agriculture raisonnée dans tout ça ?
Supercherie ! Le principe est de moins polluer pour polluer plus longtemps. Le système engrais/semences ou plantes fragiles/pesticide n’est pas remis en question.
Plus d’info sur le site de la FNAB: http://www.fnab.org

L’agriculture paysanne

Suffit-il de produire et de manger bio pour être quitte avec la qualité de vie des paysans, dans des filières agricoles et commerciales verticales qui pressurent le travail des agriculteurs ? Suffit-il de supprimer la chimie dans les champs pour avoir une agriculture durable ?

 L’agriculture paysanne est une approche de l’agriculture développée par les paysan·ne·s de la Confédération paysanne et de la FADEAR pour permettre à des paysan·ne·s, nombreux, de vivre de leur métier de façon durable et de produire pour nourrir leurs concitoyens. L’agriculture paysanne s’organise autour de 6 thèmes interdépendants : l’autonomie, la répartition, le travail avec la nature, le développement local, la qualité, la transmissibilité.

FADEAR : Fédération des Associations pour l’Emploi Agricole et Rural

Développer l’AUTONOMIE des fermes, c’est :

  • rester maître des décisions à prendre sur sa ferme
  • limiter les achats en semences et en aliments pour les animaux, préférer les produire soi même et valoriser les ressources locales
  • limiter la dépendance aux énergies fossiles dont le prix ne fait que monter et qui pollue
  • maîtriser son endettement et sa dépendance aux aides

RÉPARTIR équitablement les volumes de production, c’est :

  • dégager un revenu suffisant sur une surface et des tailles d’ateliers raisonnables pour permettre à d’autres paysans de travailler
  • mieux valoriser ses produits
  • améliorer sa marge nette par unité produite en limitant la capitalisation, en réduisant ses intrants etc

Le travail avec la nature est essentiel, la NATURE est le principal capital des paysan·ne·s, il faut travailler avec elle et non contre elle :

  • maintenir la fertilité des sols sur le long terme
  • privilégier la biodiversité domestique et la mixité des productions
  • préserver les ressources naturelles et les partager de manière équitable

Le·la paysan·ne est un·e ACTEUR·TRICE LOCAL·E dynamique, il·elle doit :

  • entrer dans un réseau local de partage agricole
  • ouvrir sa ferme régulièrement au public
  • s’investir dans la vie citoyenne

Développer la QUALITÉ et le GOUT des productions agricoles, c’est :

  • produire de façon transparente pour le consommateur
  • respecter les cycles naturels et le bien-être animal
  • apprécier sa propre production pour mieux la vendre
  • choisir un label qui nous correspond

Permettre aux paysan·ne·s de TRANSMETTRE leurs fermes aux nouvelles générations, c’est :

  • limiter les agrandissements et les investissements qui seraient trop lourds pour que la ferme soit reprise
  • sécuriser son foncier
  • intégrer son temps de travail dans le coût de production pour assurer la viabilité de la ferme et ne pas décourager des volontés d’installation
  • rendre la ferme agréable à vivre et s’inscrire dans un réseau de solidarités.

Alors faites connaitre autour de vous le système des AMAP, des vraies AMAP qui respectent l’esprit de la Charte des AMAP.

Plus d’info sur le site des FADEAR: http://www.agriculturepaysanne.org

Les consommateurs mangeurs que nous sommes, par le choix de ce que nous mettons dans nos assiettes, nous avons un grand rôle à jouer, nous avons le pouvoir :

  • d’orienter l’agriculture vers l’agroécologie en favorisant les produits bio, en vente directe, locaux et de saison, les filières éthiques …
  • de généraliser ce modèle pour offrir à de nombreux jeunes ou moins jeunes la possibilité de s’installer en bio avec la garantie que leurs produits arrivent dans des assiettes locales à un juste prix

Nous, amapiens et amapiennes, devenons des consommateur·trice·s citoyen·ne·s ! Aidons à généraliser le système des AMAP, faisons connaitre autour de nous ses principes pour aider au développement de l’agriculture paysanne.

 Sources:
– Formation du Réseau AMAP Ile-de-France et Terres de lien, animée par Jacques Caplat, agronome.
Changeons d’agriculture – réussir la transition  de Jacques Caplat Edition Actes Sud.