Plantes aromatiques et médicinales, miel et confitures

Sylvie Guillot et Florent Sebban

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Ferme Sapousse à Pussay (91)

Des légumes, des plantes aromatiques, des fruits, des produits de la ferme transformés, du miel pour environ 500 familles de la région.

Une belle histoire d’installation
Sylvie et Florent se sont installés en GAEC en 2011 grâce au soutien de la Mairie de Pussay dans le sud de l’Essonne et à la création d’une AMAP sur la commune. Ils ont répondu à une annonce de la mairie qui cherchait des maraîchers pour s’installer sur des terres communales de 4,7 ha. Le projet d’aménagement du territoire du maire EELV se distinguait de celui de son prédécesseur qui voulait faire construire des lotissements ou un supermarché sur hectares inoccupés, prêtés aux céréaliers du coin depuis des années.
En 2008, ils avaient décidé de « reprendre leur destin en main » . « Nous n’étions ni l’un ni l’autre fils de paysans, raconte Florent. Sylvie était ingénieur agronome et travaillait pour un institut qui avait comme doctrine produire plus et mieux, surtout plus. Moi, diplômé d’un master de politique internationale, je travaillais à Bruxelles pour un réseau d’ONG. Je n’avais jamais eu de potager, jamais bricolé. »
Sur le terrain où ils ont eu l’autorisation de construire une maison et où ils élèvent maintenant leurs trois enfants, Sylvie et Florent pratiquent une agriculture biologique. Ils vont bien au-delà du cahier des charges habituel en semant des engrais verts, en paillant les sols, en plantant des haies, en creusant des mares, en laissant des parcelles en prairies non fauchées par rotation. Deux mille arbres ont été plantés avec les amapien.nes et l’association Haie magique, des moutons tondent les prairies, des canards gambadent.

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Pour diversifier et ajouter de la valeur sur la ferme ,

Sylvie a construit un séchoir, elle fait des tisanes avec des plantes médicinales et aromatiques récoltées sur la ferme ou en cueillette sauvage. Un déshumidificateur assèche l’air sans monter en température, préservant ainsi les propriétés naturelles des plantes. Leur associé Nicolas a apporté des ruches ce qui permet la présence de nombreux pollinisateurs et la production de miel. Récemment ils ont construit avec l’aide des adhérent.es des AMAP un labo de transformation, doté de murs en chanvre issus de fermes céréalières de la région. Là, les plantes sont mélangées, mixées et conditionnées au plus près du lieu de production ce qui préserve leurs saveurs. Ils préparent également des sirops, des confitures, des compotes et font la mise en pot du miel.

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Ils veulent une agriculture citoyenne

Ils sont en partenariat avec les mangeurs et mangeuses pour imaginer une ferme qui répond aux besoins qu’ont leurs voisins de se reconnecter à leur alimentation. Tous les samedis matins pendant la belle saison, ceux qui le souhaitent peuvent venir sur la ferme aux « ateliers récolte », sortir de terre leurs propres légumes. De plus en plus, les adhérents s’investissent et se sentent partie prenante de l’aventure et des liens grandissent. La relation entre villages et terre se tisse à nouveau.
« C’est très satisfaisant de cultiver sa production, reconnaît Florent. On reprend en main nos destins, ce n’est pas qu’une question d’alimentation saine. On sort d’un système global et frustrant pour revenir à une forme d’autonomie, une agriculture citoyenne. Cela a quelque chose de très joyeux. »
Chaque année paysan.nes et amapien.nes organisent la fête annuelle. Ils invitent les familles que nourrit la ferme via la distribution des paniers hebdomadaires, mais aussi tous les curieux, élus, collègues des environs. Pour eux c’est l’occasion de célébrer le beau métier de paysan dont ils sont fiers, les saisons passées en tant que maraîchers bio au milieu de la plaine céréalière de Beauce.

Peut être une image de 8 personnes et plein air
Peut être une image de 2 personnes, personnes debout et plein air


Florent est administrateur du réseau AMAP Ile-de-France et du MIRAMAP , le mouvement inter-régional des AMAP. Il est essentiel pour eux d’appartenir à une organisation collective, qui donne du sens à l’action de chacun. Sylvie est investie auprès de l’InterAFOCG.

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Ils veulent une agriculture résiliente face à tous types de crises
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«  Notre modèle économique ne dépend pas des aides publiques. Le prix payé par les mangeurs est en cohérence totale avec les coûts de production. Ceci nous permet donc de couvrir toutes les charges de la ferme, y compris nos revenus fixes pour l’année. Cette résilience économique s’applique également à la gestion de la ferme que nous effectuons de manière coopérative et associative à travers une association de paysan(ne)s, l’AFOCG. Nous cherchons également à maintenir notre souveraineté technologique. C’est la raison pour laquelle la plupart des outils de la ferme ont été auto-construits en partenariat avec la coopérative l’Atelier Paysan. Et la question du droit des paysan(ne)s à récupérer et sélectionner leurs semences est essentielle à nos yeux. Tout en préservant la biodiversité semencière, les systèmes paysan(ne)s de récupérations permettent l’obtention de graines bien mieux adaptées aux terroirs locaux. C’est la raison d’être du Réseau Semences Paysannes. « 

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Le séchoir

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Le laboratoire de transformation
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