Cindy Béghin et Nathan Cochin
La Ferme de Beauce à Gouillons (28)
Cindy et Nathan ont créé la Ferme de Beauce en sortant du lycée agricole sur 4 hectares de terres cédées par le père de Nathan, céréalier en agriculture conventionnelle. Ils ont choisi de s’installer en agriculture biologique et de travailler dans le respect de la condition animale.
Les poulaillers des poulets de chair sont répartis en huit enclos. Au milieu de chacun une cabane en bois abrite les nids, les mangeoires, abreuvoirs et perchoirs. Un enclos reste vide, par rotation, pour permettre le «vide sanitaire» annuel : le nettoyage de chaque poulailler.
Un hangar en bois construit par Cindy et Nathan contient les réserves, les couveuses, la tuerie, un abri pour le matériel et leur maison.
Choix de l’autonomie de la ferme et bonnes pratiques
A terme, les aviculteurs vont produire eux-mêmes la nourriture des poules en produisant des céréales bio. Ils abattent eux-mêmes leurs poulets qu’ils gardent 110-120 jours, la norme bio étant de minimum 81 jours.
Certification bio par Certipaq
Pour connaître un peu mieux Cindy et Nathan de La Ferme de Beauce, leur interview réalisée le 20/01/2021
Quel a été le déclic qui vous a poussés à vous installer à Gouillons et à créer la Ferme de Beauce ?
Gouillons, parce que c’est là que l’on habitait, la famille est proche et c’est un environnement que l’on connaît bien. Le monde agricole, c’est un milieu que l’on connaît, car le père de Nathan exploite des terres sur Gouillons. Au départ, nous faisions de l’élevage de cailles pour nous faire plaisir. Puis, à force d’en donner aux amis, nous avons eu de plus en plus de volailles (y compris poulets, poules) et nous avons
décidé d’en faire notre métier. Nous nous sommes installés en 2016 après deux ans de travaux sur un terrain de 4 hectares appartenant au père de Nathan. Ces années de travaux ont permis de construire les bâtiments nécessaires pour assurer la production : des hangars, des silos pour stocker la nourriture, des poulaillers en kits, un laboratoire pour la transformation de la viande…
Combien d’AMAP livrez-vous aujourd’hui ?
Nous avons débuté dans le circuit AMAP grâce à Evelyne Boulogne (de l’AMAP Elément Terre) et l’AMAP Blomet Grand Près. Puis, petit à petit, nous nous sommes mis à grandir. Aujourd’hui, nous livrons 7 AMAPs sur Paris tous les mardis, ainsi que divers lieux de vente, avec lesquels nous avons pu établir des accords (fromagerie, laiterie, magasins de producteurs…). Nous avons également une boutique pour faire de la vente directe. Nous avons également agrandi le magasin, pour passer de 15m² à 50m².
Combien de volailles avez-vous aujourd’hui ?
Au départ, nous avions un bâtiment de 250 poules pondeuses. Aujourd’hui, nous avons un bâtiment pouvant accueillir 2500 poules pondeuses. Nous recevons tous les mois 800 poussins, qui ont entre un et deux jours. Nous les gardons en élevage pendant 3 à 4 mois.
Comment les nourrissez-vous ?
Les poules et les poulets sont nourris avec des céréales bios. C’est nous qui réalisons le mélange des céréales, par broyeur de 400kgs ! La nourriture est issue des fermes voisines qui produisent des céréales bio. Les poules sont nourries grâce à des distributeurs automatiques. Les poulets, eux, sont nourris manuellement. La nourriture est adaptée en fonction de l’âge des volailles, de façon à s’adapter aux besoins
des poussins et des poulets.
Comment se déroule une semaine type ?
Chaque jour, il faut assurer la distribution de l’alimentation des animaux et la récolte des œufs (cela prend 2h par jour). Deux demi-journées sont réservées pour l’abattage des animaux. La transformation de la viande, dans notre laboratoire, prend également beaucoup de temps. Avec tout ça il faut également préparer les commandes, livrer le mardi, tenir le magasin… on ne s’ennuie pas.
Avez-vous du temps pour vous ?
On essaye de lever un peu le pied le week-end… nous n’avons presque pas pris de vacances depuis notre lancement, il y a quatre ans. Mais c’est notre passion ! On ne regrette pas du tout, on savait dans quoi on se lançait et on connaissait l’investissement nécessaire. On est contents d’en être là mais on n’a pas rigolé tous les jours.
Comment avez-vous été impacté par le COVID et le premier confinement ?
Au début, il a fallu s’adapter, bien évidemment. Puis, suite à la pénurie globale en œufs, nous avons été dévalisés ! Cela nous a permis d’avoir une clientèle plus locale qui a été en grosse partie pérennisée. D’où l’agrandissement de notre magasin !
Vous arrivez à faire tout cela à deux ? Arrivez-vous à vous verser un salaire ?
Nous sommes tous les deux, mais nous sommes en ce moment aidés par le petit frère de Cindy. Nous ne sommes pas encore arrivés à nous verser un salaire du fait des gros investissements réalisés pour assurer tous les travaux. Néanmoins, nous espérons pouvoir commencer dès la fin 2021, et embaucher le frère de Cindy.
Quelles sont les prochaines étapes ? Pensez-vous refaire des cailles un jour ?
Et bien, nous avons déjà refait des cailles cet hiver ! Nous comptons en faire pour les périodes de fêtes (entre octobre et décembre). Les cailles sont plus compliquées à gérer que les poulets, car ce sont des animaux plus fragiles : il semble difficile d’envisager d’en faire toute l’année. En tout cas, nous sommes sur une bonne lancée.